Elles préparent ces abris heureux pour les productions guide ultime des truffes plaines fertiles des environs de Toulouse, de Lauraguais, &c. C’est par le secours de ces abris que ces climats fournissent des vins délicieux, moins spiritueux que ceux de la première division du bassin du Rhône, & ceux-ci encore moins généreux que ceux de la seconde division. Taille des Truffes : Les Truffes de ce lot sont entières ou presque entières de 4g à 12g en moyenne par Truffe. La craie retient trop l’eau, ou plutôt l’eau ne peut pas la pénétrer, ni la diviser, & par conséquent les racines des plantes s’y insinuer. Ces provinces sont très-heureuses d’être souvent arrosées par les pluies, & de ne pas éprouver les chaleurs & la sécheresse qu’on ressent dans les provinces méridionales ; autrement tout ce qui est craie seroit infertile. Il en est un important à connoître & à suivre dans sa marche, puisqu’il parcourt presque tout ce bassin : c’est le dépôt de craie. Il commence au-dessus de Dijon, suit tout le cours de la Seine jusqu’au Havre, remonte de Dijon dans la Champagne, traverse la Picardie pour aller correspondre au même dépôt en Angleterre ; ce qui prouve assez clairement que l’Angleterre a été jadis unie à la France.
Il faut une certaine intensité de froid, & une certaine élévation au-dessus du niveau de la mer, pour que ce fruit soit savoureux ; il n’a point ou presque point de goût dans la plaine. Pont-Audemer, Verneuil, Mortagne, Chartres, Pithiviers, Montargis, Château-Chinon, enfin Autun, sont dans ce trajet. En traversant la Seine, & revenant au midi, on trouve une autre chaîne de côteaux, qui va toujours en s’élevant jusqu’à Autun, point d’où l’on est parti. En partant de la chaîne qui couvre Autun, & tirant au nord jusqu’à Langres, les montagnes y sont hautes, & Langres est la ville la plus élevée de tout le royaume. Nous reviendrons à ce second après avoir parlé de quatre bassins principaux du royaume. La montagne de la ville de Langres sert de point de démarcation à trois bassins : à celui dont on vient de parler, à celui de la Meuse, & à celui de la Seine. Les voyages périlleux que l’on entreprend par mer, & les richesses qu’on va chercher aux Indes, ne sont pas d’un plus grand produit à ceux qui les trafiquent, que ne l’est un fonds de terre à celui qui le cultive bien.
Le dépôt presqu’infertile de la Sologne a été formé par les inondations du Cher & de l’Allier ; ou du moins, il y a tout lieu de le supposer, lorsqu’on examine la nature du sable & du gravier que ces deux rivières charient, & lorsqu’on le compare avec celui de la Sologne. L’abondance des pâturages de la Normandie sert à multiplier les bestiaux, à entretenir des haras ; & tout ce qui n’est pas dépôt de la Seine est un terrain précieux, dont une grande partie est consacrée à la culture du chanvre. Une auto ramenant de jeunes aviateurs à Châlons est arrêtée dans la nuit opaque par un officier encapuchonné qui demande une place. À mesure que les abris s’abaissent pour former la seconde division du bassin de la Seine, les vins perdent immensement de leurs qualités ; ils deviennent plats, foibles comme dans les environs de Paris, & le long du cours de la Seine de Paris à Rouen. Tel est l’effet des différens abris & des dépôts multipliés de ce second bassin.
Sa qualité en est supérieure, & favorise singuliérement le commerce des toiles de cette province. Celle du nord passe par le Puy-en-Velay, Saint-Etienne-en-Forez, Roanne, Charolle, Autun : de cette dernière ville, elle s’abaisse vers Nevers, continue toujours, en s’abaissant, à Cosne, Orléans, Alençon, Domfront ; revient au midi, passe par Laval, Château-Gontier, Nantes, & enfin à la mer. Sa circonférence commence du côté du midi à Saint-Bertrand dans les Pyrénées, se propage jusqu’à Foix, toujours par une chaîne de hautes montagnes ; de Foix, elle remonte à Mirepoix, Toulouse, Castres, Vabres, Milhaud, Mende dans le Gévaudan, Saint-Flour en Auvergne. Là, il faut traverser la Loire ; & de l’autre côté recommence une chaîne de côteaux renforcés qui couvrent Mauleon, Poitiers, & vont toujours en s’élevant pour former les hautes chaînes de montagnes du Limosin, de Clermont-en-Auvergne, de Brioude, & se prolongent jusqu’à Viviers. C’est là qu’elle se divise en deux parties ; l’une monte au nord & l’autre gagne l’ouest. Ce bassin a, comme le précédent, deux parties bien caractérisées, & on peut également le diviser en haut & bas. A ce, Sont deux dictions, A preposition, et Ce, pronom demonstratif, ad hoc. Voilà pourquoi à Laon, à Rheims, on récolte du bon vin, quoique ces deux villes soient aussi Septentrionales que Rouen, le Havre, &c.